Au fil de la massification de l’usage d’Internet, une poignée de personnes et les entreprises qu’ils et elles dirigent nous ont confisqué les promesses d’émancipations de cet outil et se le sont accaparés pour leur seul profit. Les plus connues d’entre elles sont les GAFAM, un acronyme désignant Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft, devenues littéralement incontournables lors de l’usage d’outils informatiques.
Chiffres mis à jour en janvier 2021 – English version
D’autres géants du Net pourraient les rejoindre dans ce petit groupe, mais le fonctionnement des services de la plupart d’entre eux dépendent au moins en partie de ceux des GAFAM : ces 5 entreprises sont parvenues à imposer leurs modèles économiques délétères et à engranger toujours plus de profits. Leurs capitalisations boursières permettent de prendre la mesure de cette situation :
En quelques mots, la capitalisation boursière d’une entreprise représente la valeur que les marchés financiers lui attribuent à un instant donné. Il s’agit de la somme qu’il faudrait théoriquement dépenser à la Bourse pour acquérir cette entreprise en totalité. Plus que sa valeur réelle, son chiffre d’affaires ou ses bénéfices, cet indicateur illustre la confiance des investisseu·ses dans les profits à venir de ladite société. Parmi les 10 entreprises suscitant le plus d’espoirs en la matière, nous retrouvons donc les 5 GAFAM et 2 autres géants du Net. En quelques années seulement, celles-ci ont réussi à prendre la place de mastodontes de secteurs historiquement dominants, notamment de l’énergie, dans des proportions jusque-là inédites.
Afin de prendre la mesure de l’
Contrairement aux analyses traditionnelles en économie, ces valeurs sur les marchés financiers sont complètement déconnectées des résultats de ces entreprises. C’est encore plus vrai pour d’autres géants du Net, comme par exemple Netflix, Spotify ou Tesla. Pour comprendre cette situation, il faut inverser l’approche ordinaire en économie : les investisseu·ses ne financent pas ces entreprises parce qu’elles sont rentables, mais les financent pour qu’elles puissent construire et consolider leur monopole, qui à terme serait extrêmement profitable. C’est bien cela que soulignent les comparaisons chiffrées : les investisseu·ses donnent à ces entreprises des moyens démesurés, quasi-illimités, en raison de leurs espoirs de profits démesurés à venir.
Malgré leur importance, ces capitalisations boursières demeurent très fluctuantes et peuvent s’effondrer en quelques heures seulement, par exemple après un important scandale. La prise de conscience grandissante des menaces posées par le capitalisme de surveillance et le développement de contre-modèles basés sur le bien commun pourraient porter des coups fatals aux GAFAM. En redoublant tou·tes ensemble d’efforts pour que les outils numériques soient réellement au service de celles et ceux qui les utilisent, nous pourrions bien parvenir à faire disparaître ces sociétés toxiques aussi vite qu’elles sont apparues !
Sources :
- Article de Wikipédia Liste des entreprises par capitalisation boursière
- Pourquoi les géants du numérique valent si cher entretien avec l’économiste Thierry Philipponnat publié dans Mediapart
- Wikimedia Commons pour les logos des entreprises