Apprendre à apprendre

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Sommaire

  • Définition
  • Les processus mentaux en jeu
  • L'attention
  • L'automatisation
  • Stratégies pour apprendre
    • Associer les informations
    • Dormir
    • Mettre du sens, des mots
    • Se tester
    • Se placer dans la posture d'un·e enseignant·e
  • Conclusion

Définition

« L'apprentissage peut se définir comme l'acquisition de nouvelles informations ou connaissances, leur compréhension et leur transformation par manipulation afin de les adapter à de nouvelles situations. »

Rigal, R. (2002)

La transformation d'informations nécessite un très grand nombre de connaissances, qui ont été acquises, mémorisées et comprises.

Définition

« L'apprentissage peut se définir comme l'acquisition de nouvelles informations ou connaissances, leur compréhension et leur transformation par manipulation afin de les adapter à de nouvelles situations. »

Rigal, 2002

La transformation d'informations nécessite un très grand nombre de connaissances, qui ont été acquises, mémorisées et comprises.

Définition

La capacité à transformer, adapter, créer des informations et des connaissances n'est donc ni innée, ni spontanée !

Il a fallu apprendre beaucoup.

Les processus mentaux en jeu

1. Le cerveau traite toutes les informations extérieures.

2. Ensuite, l'attention filtre ces informations et sélectionne celle qui a du sens pour nous.

3. La mémoire à court terme, ou mémoire de travail, traite consciemment cette information, la recode, la structure. Cette mémoire ne peut stocker les informations qu'en nombre limité et dans un temps limité.

4. La mémoire à long terme cristallise l'information. La durée de stockage serait illimitée !

Les processus mentaux en jeu

1. Le cerveau traite toutes les informations extérieures.

2. Ensuite, l'attention filtre ces informations et sélectionne celle qui a du sens pour nous.

3. La mémoire à court terme, ou mémoire de travail, traite consciemment cette information, la recode, la structure. Cette mémoire ne peut stocker les informations qu'en nombre limité et dans un temps limité.

4. La mémoire à long terme cristallise l'information. La durée de stockage serait illimitée !

Portons attention à l'attention !

L'attention

Exercice 1

Vous allez voir une vidéo de 30s : deux équipes, l'une en blanc, l'autre en noir, se passent chacune un ballon. Combien de passes se fait l'équipe en blanc ?

L'attention

La bonne réponse est : 16 passes.

Mais… avez-vous vu le gorille ?

Si oui, aviez-vous remarqué qu'une joueuse de l'équipe en noire avait quitté la partie ? Que le rideau avait changé de couleur ?

L'attention

Cette expérience démontre que lorsqu'on est concentré·e sur une tâche, que notre cerveau la traite consciemment, on ne peut pas en traiter une seconde de manière consciente aussi. Nous filtrons les informations qui nous intéressent ou non.

L'attention

Exercice 2

Regardez la vidéo (en anglais) suivante en faisant attention aux personnages et au décor.

L'attention

Conclusion

Notre attention est limitée. Lorsque nous sommes engagé·es dans une tâche donnée, les informations non-pertinentes peuvent devenir littéralement invisibles. On apprend ce sur quoi on est en train de penser, ce que l'on traite consciemment.

Les processus mentaux en jeu

Pour que le cerveau mène 2 tâches en même temps, il faut que l'une d'entre elles au moins soit automatisée, car notre attention est limitée. Les connaissances doivent avoir été transférées dans des réseaux non-conscients de la mémoire à long terme.

Les processus mentaux en jeu

1. Le cerveau traite toutes les informations extérieures.

2. Ensuite, l'attention filtre ces informations et sélectionne celle qui a du sens pour nous.

3. La mémoire à court terme, ou mémoire de travail, traite consciemment cette information, la recode, la structure. Cette mémoire ne peut stocker les informations qu'en nombre limité et dans un temps limité.

4. La mémoire à long terme cristallise l'information. La durée de stockage serait illimitée !

Intéressons-nous à l'automatisation !

L'automatisation

Exercice 1

Lisez ce texte :

Il ni a peu tè tre pa de jour de no tre an fan ce ke nou ai ion si plè ne man vé ku ke ce ke nou a von cru lè cé san lé vi vre, ceux que nous avons passés avec un livre préféré.

Marcel Proust, Sur la lecture

L'automatisation

Cet exercice nous permet de comprendre que tant que la lecture n'est pas automatique, il est très difficile pour la lectrice ou le lecteur de comprendre ce qu'elle ou il lit car le décodage de chaque syllabe demande un effort considérable d'attention.

Lorsque la lecture devient rapide et implicite, la lectrice ou le lecteur peut réfléchir au sens du texte.

L'automatisation

Exercice 2

Lisez cette suite de chiffres et essayez d'en retenir le plus possible :

4 8 6 1 9 3 2 7 5 0

Lisez à présent cette nouvelle suite de chiffres et essayez d'en retenir le plus possible :

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

L'automatisation

Ces deux suites de chiffres présentent la même difficulté en terme d'apprentissage. La seule différence est que nous en avons mémorisé une à telle point que nous l'avons automatisée. Nos ressources mentales sont alors libérées pour une autre activité.

L'automatisation

Exercice 3

En quelques secondes, mémorisez la configuration des pièces sur l'échiquier qui va apparaitre :

Les joueur·ses expert·es parviennent à retenir 16 pièces environ, tandis que les non-expert·es en retiennent seulement 4 pièces. Ces résultats sont très différents car les expert·es ont encodé très rapidement la configuration des pièces.

L'automatisation

Exercice 3

En effet, face à une configuration de jeu aléatoire comme celle ci-dessous, les performances des joueur·ses expert·es et des non-expert·es sont les mêmes : les positions de 4 pièces sont mémorisées par les 2 groupes.

L'automatisation

Conclusion

Plus on a automatisé, plus il est simple de réfléchir. L'automatisation est essentielle, car progressivement, des ressources du cerveau sont libérées.

Configuration de jeu réelle Configuration de jeu aléatoire
Expert·es : 16 pièces retenues Expert·es : 4 pièces retenues
Non-expert·es : 4 pièces retenues Non-expert·es : 4 pièces retenues

Roediger et Karpicke (2006)

Les processus mentaux en jeu

Plus on engrange de connaissances dans la mémoire à long terme (par exemple des connaissances automatisées) mieux on interragit avec le monde. Quelles stratégies peut-on mettre en place pour stabiliser durablement nos connaissances ?

Les processus mentaux en jeu

1. Le cerveau traite toutes les informations extérieures.

2. Ensuite, l'attention filtre ces informations et sélectionne celle qui a du sens pour nous.

3. La mémoire à court terme, ou mémoire de travail, traite consciemment cette information, la recode, la structure. Cette mémoire ne peut stocker les informations qu'en nombre limité et dans un temps limité.

4. La mémoire à long terme cristallise l'information. La durée de stockage serait illimitée !

Intéressons-nous aux
stratégies pour apprendre !

Stratégies pour apprendre

1. Associer les informations

La mémoire est un réseau de connaissances : c'est tout un réseau qui s'active lorsque l'on pense à quelque chose. Les informations sont en lien entre elles : plus il y a de liens, plus on a de chance de pouvoir récupérer l'information recherchée.

S'exposer une seule fois à une information ne suffit pas à la mémoriser. On peut donc :

  • revoir l'information de différentes manières et dans différents contextes
  • travailler par associations mentales

Stratégies pour apprendre

2. Dormir

On récupère mieux les informations que l'on a mémorisées après avoir dormi.

Stratégies pour apprendre

3. Mettre du sens, des mots

Question 1 : seriez-vous capable de dessiner une pièce de 1€ de tête ?

La mémoire photographique n'existe pas : nous ne sommes pas des caméras. Pour un traitement en profondeur de l'information, il faut verbaliser ce que l'on veut mémoriser, mettre des mots. Par exemple pour cette pièce : elle est ronde, argentée au milieu, ses bords sont dorés, le 1 est écrit en italique, placé plutôt à gauche, l'extrémité de son pied dépasse légèrement sur la bordure dorée…

Stratégies pour apprendre

3. Mettre du sens, des mots

Question 2 : imaginons que vous souhaitiez apprenez le mot table. Comment feriez-vous ? Vous copieriez plusieurs fois ce mot ?

Ou vous décririez une table bien concrète que vous connaissez ?

Stratégies pour apprendre

3. Mettre du sens, des mots

Copier un mot a bien sur un effet positif sur son apprentissage, mais ce n'est pas suffisant pour le mémoriser à long terme. En effet, cette stratégie pour apprendre n'utilise pas assez les ressources du cerveau.

À l'inverse, décrire, résumer, expliquer, mobilise les ressources du cerveau et permet la mémorisation grâce à un traitement en profondeur.

Stratégies pour apprendre

4. Se tester

Question 1 : 3 groupes d'étudiant·es en première année de neuroscience étudient un texte scientifique en vue d'un examen. À votre avis, quel groupe retient le mieux les connaissances dans le temps ?

  • Le groupe A lit 4 fois le texte
  • Le groupe B lit 3 fois le texte et passe 1 test
  • Le groupe C lit 1 fois le texte et passe 3 tests

Stratégies pour apprendre

4. Se tester

La bonne réponse est : le groupe C !

D'après Henry L. Roediger, III, and Jeffrey D. Karpicke, 2005

Stratégies pour apprendre

4. Se tester

En effet, se tester sur des notions apprises constitue une stratégie d'apprentissage plus efficace que de les réviser. Le fait de chercher et retrouver une information stockée en mémoire permet de la consolider. Les tests ont un effet de consolidation sur la mémorisation d'éléments préalablement acquis.

Par ailleurs, se tester permet de savoir quand on ne sait pas et donc de réajuster son apprentissage !

Stratégies pour apprendre

5. Se placer dans la posture d'un·e enseignant·e

Il s'agit ici d'expliquer, de résumer, des notions et des connaissances, comme si on les enseignait. Il faut donc ne pas seulement les avoir mémorisées, mais aussi les avoir comprises en profondeur pour pouvoir les restituer. Cette stratégie d'apprentissage permet de traiter les informations en profondeur.

Conclusion

Comprendre la manière dont on apprend (les processus mentaux en jeu) nous permettra peut-être de modifier certaines de nos stratégies d'apprentissage. Pour résumer :

  • l'attention inhibe les informations non pertinentes et permet à la mémoire de traiter les informations
  • l'automatisation des connaissances libère les ressources du cerveau et nous permet de réfléchir mieux et plus vite
  • la mémoire fonctionne en réseau : il faut manipuler de nombreuses fois et de multiples manières les informations
  • le sommeil est important : on récupère mieux une information mémorisée après avoir dormi
  • s'engager activement dans l'apprentissage et utiliser de fortes ressources cognitives favorise l'apprentissage : verbaliser, se tester, expliquer… sont des stratégies efficaces

Pour aller plus loin

  • Marie Antilogus, Daniel T. Willingham, Pourquoi les enfants n'aiment pas l'école ?, éd Poche, 2010
  • Peter C. Brown, Mark A. McDaniel, Henry L. Roediger, Mets-toi ça dans la tête ! Les stratégies d'apprentissages à la lumière des sciences cognitives, éd Broché, 2016
  • Jonathan Fernandez, Favoriser un apprentissage actif : Effet des tests d'entraînement sur les processus cognitifs et métacognitifs, thèse de doctorat en Psychologie sous la direction d'Eric Jamet, 2017
  • John Hattie, L'apprentissage visible pour les enseignants, éd Broché , 2017
  • Daniel Kahneman, Système 1 / Système 2 : Les deux vitesses de la pensée, Farrar, Straus and Giroux, 2011
  • Robert Rigal, Motricité humaine : fondements et applications pédagogiques. Neurophysiologie perceptivomotrice, Presses de l'Université du Québec, 2002

Des questions ? Que n'avez-vous pas compris ?